Avant-propos
Une année qui se termine. Le
sentiment que les années défilent de plus en plus vite. Le sentiment que le
temps qui passe est notre adversaire, qu’il s’oppose à la réalisation de nos
rêves, à l’accomplissement de nos volontés, à la complétude de nos vies. Une
année qui se termine et une autre qui commence dans une Afrique de l’Ouest
partagée entre angoisse et espérance. Angoisse, à cause de nouveaux virus, de
nouvelles formes de violence et d’une série de rendez-vous électoraux crispants.
Espérance suscitée par l’énergie, la créativité, la combativité et la joie
de vivre de millions de jeunes femmes et de jeunes hommes qui ne comptent sur
personne d’autre qu’eux-mêmes pour s’offrir un avenir meilleur. Et qui
commencent à donner des signaux clairs à leurs gouvernants, à leurs élites, à tous les puissants, qu’ils
ne se laisseront plus dominer.
Les pages qui suivent proposent
un regard personnel sur cette Afrique de l’Ouest indissociable des autres
régions du continent et ouverte sur le monde. Un regard personnel, donc
forcément incomplet, tronqué, biaisé, critiquable. Mais ce diagnostic de la
région, c’est avant tout une invitation à transformer la multiplicité de nos
regards individuels sur l’état de nos pays et de nos sociétés, à transformer la
somme de nos frustrations, de nos déceptions, de nos envies, de nos attentes et
de nos ambitions en une nouvelle aventure collective. Nous ne dompterons jamais
le temps. Mais en nous remettant à croire en la possibilité de changer le monde
par la réflexion et l’action collectives, nous pouvons nous offrir le sentiment
réconfortant d’imprimer une marque, aussi légère soit-elle, sur notre temps.
Celui de chacune de nos vies.
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